L’art de lâcher prise comme parent : rester disponible sans envahir
- letapespecialise
- 27 août
- 3 min de lecture
Être parent, c’est un équilibre constant entre vouloir protéger son enfant et lui laisser l’espace nécessaire pour grandir. Mais quand les émotions sont fortes, quand un adolescent se referme ou quand un enfant vit des difficultés, le réflexe naturel est souvent d’en faire « un peu trop » : poser beaucoup de questions, surveiller de près, insister pour avoir des réponses…
Et pourtant, il existe un autre chemin : lâcher prise. Mais attention ! Lâcher prise ne signifie pas abandonner. Cela veut plutôt dire apprendre à être présent, sans contrôler ni envahir.
Pourquoi est-ce si difficile de lâcher prise ?
Parce qu’on aime nos enfants et qu’on veut les protéger.
Parce qu’on a peur qu’ils souffrent ou qu’ils échouent.
Parce qu’on se sent responsable de leur bien-être et de leur réussite.
Ces sentiments sont normaux. Mais trop de contrôle ou trop de questions peuvent créer l’effet inverse : l’enfant se ferme, se sent envahi ou incompris.
Comment rester disponible sans envahir ?
1. Remplacer les questions par des invitations
NON: « Qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu ne veux pas me parler ? »
OUI: « Je suis là si tu as envie de jaser. »
En utilisant des phrases ouvertes et sans pression, tu envoies le message que tu es disponible, sans obliger ton enfant à se confier immédiatement.
2. Respecter les silences
Le silence peut être inconfortable pour un parent, mais pour un enfant ou un adolescent, il est souvent nécessaire. Quand ton enfant ne veut pas parler, ça ne veut pas dire qu’il ne te fait pas confiance. Cela signifie plutôt qu’il a besoin de temps pour organiser ses idées, apaiser ses émotions ou trouver les bons mots.
Concrètement :
Accepte que certaines discussions n’arrivent pas tout de suite.
Évite de « combler » le silence par trop de paroles ou de relances.
Montre par ton langage corporel que tu restes calme et ouvert (un sourire, un hochement de tête, une main posée doucement sur l’épaule).
Ces petits gestes rassurent ton enfant : il comprend qu’il peut revenir vers toi quand il sera prêt.
3. Créer des moments naturels pour échanger
Les confidences viennent souvent dans des contextes inattendus : en voiture, lors d’une marche, en cuisinant ensemble. Ces moments détendus ouvrent la porte à des discussions sincères. La plupart des jeunes ne veulent pas parler sous pression. Mais dans un contexte plus détendu, la parole se libère beaucoup plus facilement.
Exemples de moments propices :
En voiture : l’enfant est à côté, pas obligé de croiser ton regard, ce qui diminue la pression.
En cuisinant ensemble : les mains sont occupées, l’ambiance est plus légère.
En marchant : le mouvement aide souvent à clarifier les pensées.
Ce type de contexte permet d’avoir des conversations plus spontanées, profondes et sincères. Tu ne « tires » pas les confidences, tu crées simplement le terrain fertile pour qu’elles émergent naturellement.
4. Se recentrer sur soi comme parent
Lâcher prise, c’est aussi accepter qu’on ne contrôle pas tout. Prendre soin de toi, gérer ton propre stress et tes émotions, c’est montrer l’exemple à ton enfant. Lâcher prise, c’est aussi regarder à l’intérieur de soi. Quand on s’inquiète trop, on a tendance à vouloir tout contrôler… ce qui augmente la tension dans la relation.
Quelques pistes concrètes :
Observer ses propres émotions : nomme ton inquiétude (« Je me sens nerveuse quand je ne sais pas comment tu vas ») plutôt que de la transformer en contrôle.
Prendre soin de soi : activité relaxante, respiration, prendre du temps personnel — un parent apaisé transmet un climat sécurisant.
Donner l’exemple : en montrant que tu gères ton stress sainement, tu offres à ton enfant un modèle puissant d’équilibre émotionnel.
Se recentrer ne signifie pas ignorer son enfant, mais se rappeler que son bien-être dépend aussi de ta propre stabilité émotionnelle.
En résumé
L’art de lâcher prise comme parent, c’est :
Être présent sans envahir
Offrir un espace sécurisant
Respecter le rythme de ton enfant
Prendre soin de toi pour mieux l’accompagner
Chez L’Étape, j’accompagne les parents et les jeunes dans cette danse délicate entre autonomie et soutien. Si tu sens que ton enfant vit des difficultés d’adaptation, d’anxiété ou de gestion des émotions, sache que tu n’es pas seul·e : un accompagnement adapté peut faire toute la différence.






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